Portée par le e-commerce, la logistique poursuit sa révolution de l’emploi
Chaque trimestre, le baromètre ManpowerGroup des perspectives d’emploi en France affiche les intentions d’embauche des entreprises dans 10 secteurs d’activité et nos 5 grandes régions. C’est un indicateur attendu de ce que réserve le marché du travail ces prochains mois.
Dans la dernière étude publiée en décembre dernier, le vaste domaine "Service public et Transport, logistique et communication" se caractérise par une certaine apathie, avec un solde net d’embauche de - 1%.
En y regardant de plus près, la situation est plus nuancée en ce qui concerne la logistique. Christophe Girot, Responsable Grands Comptes Transport & Logistique chez Manpower, le constate tous les jours sur le terrain :
Mais ce qui saute aux yeux, c’est la tendance positive à l’embauche portée par le e-commerce. L’année écoulée, avec ses confinements successifs et la fermeture temporaire de nombreux magasins, aura porté à son paroxysme une évolution majeure de la consommation. Désormais, tout doit être accessible immédiatement, en un clic. Une partie de l’économie est en train de se réorganiser autour du e-commerce. Au cœur de ce mouvement, on trouve une multitude d’enjeux logistiques, avec autant de métiers.
Des profils variés,
avec de forts enjeux d’adaptation
Quand on pense logistique, on pense aux milliers de manutentionnaires, caristes, chauffeurs routiers, en charge de la préparation et de l’acheminement des colis. A ces profils essentiels, il faut désormais ajouter des ingénieurs en robotique, des spécialistes du traitement de données et autres virtuoses du GPS. Car le secteur évolue à vitesse grand V, sous l’influence de la technologie et du numérique. Aujourd’hui, le client final doit être capable de localiser son colis en temps réel, ce qui implique, sur le terrain, la mise en œuvre d’une mécanique de haute précision.
explique Christophe Girot, expert Manpower
Ces évolutions rapides du secteur se répercutent tout aussi rapidement sur le terrain de l’emploi :
- en matière de formation. La digitalisation croissante vient corriger l’impression (trompeuse) d’un secteur à basse qualification. Devenir cariste nécessite l’obtention d’un permis. Tous les travailleurs du secteur sont aujourd’hui invités à monter en compétences, afin de maîtriser des process de plus en plus complexes.
- sur le plan juridique, sous de multiples aspects. Le secteur mobilise toute la gamme des contrats de travail et formes d’emploi, avec de nombreux salariés intérimaires et d’indépendants, notamment dans la livraison finale. Se pose la question des horaires, dans une économie du flux et de l’instantanéité. Il existe enfin une large part d’inconnu, d’innovation permanente, comme en témoigne le besoin d’autorisation pour faire voler un drone.
- en termes de recrutement, dans des bassins d’emploi souvent pénuriques et saturés. Les zones de livraison urbaines voient leur activité exploser. Les périodes commerciales sont les mêmes pour tout le monde. Cela crée des tensions en ressources dans certaines parties du territoire.
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Le "dernier kilomètre"
remodèle la géographie de l’emploi
D'un point de vue géographique, justement, les choses sont plus complexes qu’il n’y paraît. On pourrait penser que l’essor du e-commerce se traduit par une polarisation de l’emploi entre les nœuds de circulation (ports, aéroports) et les gros bassins de population d’un côté, et de l’autre, une "France du vide", à l’écart du phénomène. C’est une idée fausse.
- Christophe Girot
A savoir la capacité à assurer la livraison auprès d’un nombre croissant de personnes dans des conditions optimales (de temps, de sécurité, de respect de la chaîne du froid…).
Dans les villes, les livraisons s’effectuent dans des conditions d’engorgement qui poussent à envisager de nouveaux modes de livraison : camionnettes, vélo, drones… Sur tout le territoire, des initiatives sont prises pour remplir les objectifs de performance sur le dernier kilomètre. Le cas emblématique des "méga-entrepôts" masque une réalité plus large : la France est en train de se couvrir d’infrastructures intermédiaires, à l’image de ces entrepôts frigorifiques établis le long des autoroutes.
Ce phénomène a des répercussions énormes en matière d’emploi. Des besoins émergent pour épouser les contours des nouvelles chaînes logistiques. Au-delà des exigences des consommateurs, il faut aussi tenir compte des réalités humaines. Les chauffeurs veulent être rentrés chez eux le soir : il faut donc implanter les entrepôts à moins de 4 heures de route. Sans parler des enjeux environnementaux, qui poussent à un certain localisme. Conclusion : le maillage créé autour de la livraison est dense, complexe, a priori profitable à l’ensemble des territoires.
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Ces infrastructures qui voient le jour partout en France exigent d’être rapidement pourvues en main d’œuvre, comme en témoigne l’expert Manpower :
2020, un stress test
et un accélérateur
L’année qui vient de s’achever aura été un test à grande échelle pour le secteur logistique. Chez Manpower, on a pu le constater de très près : les salariés intérimaires ont répondu présent, dans un contexte incertain.
rappelle Christophe Girot.
L’autre enseignement de la période, c’est que la logistique reste un secteur de contact, où la confiance passe par des échanges physiques. Pendant les mois les plus difficiles, les équipes de Manpower ont dû établir une relation client dématérialisée, en préservant l’essentiel de leur accompagnement de terrain, pour toutes les choses dont il est impossible de se passer : visites médicales, entretiens de recrutement…
Et demain ? Du fait de l’incertitude sanitaire qui demeure, le premier trimestre verra se prolonger la tendance forte aux achats et à la revente en ligne. Au-delà de cette échéance, le e-commerce continuera de s’imposer au quotidien : en 2020, des millions de Français ont adopté le réflexe de consommer en ligne. On ne reviendra pas en arrière. Mécaniquement, les besoins en ressources logistiques vont s’en trouver accrus. Un dernier chiffre pour illustrer la puissance du phénomène : aujourd’hui, la logistique, c’est 20% du potentiel d’emploi en travail temporaire en France.
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