Emploi et industrie : ce que révèle la hausse spectaculaire des intentions d’embauche selon notre expert
Cette fois, la reprise est bien là, et avec elle, la hausse des intentions d’embauche. D’après le baromètre ManpowerGroup, la Prévision Nette d’Emploi en France affiche un spectaculaire +37% pour la période octobre-décembre 2021. Dans cette vague record, l’industrie manufacturière se distingue particulièrement : la part d’employeurs indiquant vouloir embaucher au 4e trimestre s’élève à +54%.
Mais qu’en est-il sur le terrain ? Quelles réalités de fond traduit cet indicateur ? Pour le savoir, nous avons demandé à Sylvain Menigoz, Directeur du Marché Industrie Manpower France, de réagir aux résultats de notre étude.
On s’en doutait, Sylvain Menigoz le confirme : cette hausse fulgurante de +54% constitue une moyenne derrière laquelle se cachent des situations disparates. Parmi les grands comptes accompagnés par l’expert Manpower et ses équipes, on trouve aussi bien les deux principaux acteurs de la filière automobile française que l’avionneur n°1. Des géants aux nombreux sous-traitants, aussi dépendants qu’eux des soubresauts du marché. Et dans ces deux filières, la reprise, plus longue à se dessiner, ne se traduit pas forcément par un regain d’embauches, du moins pas dans l’immédiat.
Pourtant, la hausse annoncée est bien réelle. Car au-delà des locomotives que sont l’automobile et l’aéronautique, il existe une variété d’industries qui, elles, profitent déjà du rebond de l’économie. Dès le mois de juillet, l'Insee faisait état d'une hausse soutenue de la demande pour les biens manufacturiers français. Et cela, Sylvain Menigoz le constate auprès de ses interlocuteurs :
Dans certaines entreprises, on compte embaucher bien au-delà des chiffres révélés par notre nouveau Baromètre emploi ManpowerGroup. Je pense à un grand client qui fabrique des camping-cars, ou encore à une référence française des composants électriques. D’après ce que constatent nos équipes, je dirais que la hausse profite davantage aux entreprises centrées sur la proximité, le foyer, qu’aux fournisseurs de moyens de transport.
Une consommation plus locale, pour des Français désormais moins mobiles ? S’il est encore trop tôt pour parler d’un bouleversement complet des habitudes de consommation, il se pourrait bien que le paysage de l’industrie française soit impacté par les tendances nées ou accrues durant cette crise du Covid-19.
Des mutations qui profiteront de façon
variable aux entreprises françaises
Devant le caractère insolite de cette reprise, une question vient tout de suite à l’esprit : quelle est la part de rattrapage post-Covid ? Qu’est-ce qui ressort de tendances durables ? Au jeu des projections, Sylvain Menigoz s’avance à pas prudents. Mais non sans indicateurs clés sur les enjeux qui traversent les filières clés, les plus importantes pourvoyeuses d’emplois.
Prenons l’automobile. Le secteur vit aujourd’hui une triple révolution : technologique, avec la transformation de la voiture en objet connecté ; environnementale, avec l’impératif de réduction des émissions de CO2 ; comportementale, avec la tendance croissante des consommateurs à préférer le "paiement à l’usage" à l’achat.
Tout cela se traduit déjà en termes d’emploi, analyse Sylvain Menigoz. Dès lors qu’on s’achemine vers la fin du moteur thermique au profit de l’électrique, cela signifie plusieurs choses : plus de R&D, moins de temps de fabrication, importation de batteries fabriquées dans les pays asiatiques…
Mis bout à bout, ces paramètres auront des répercussions diverses sur les performances des entreprises nationales. En partant du principe que ces trois révolutions sont également à l’œuvre dans d’autres secteurs industriels, la conclusion est limpide : certains risquent d’y perdre, d’autres d’y gagner. Cela ne se traduira pas forcément par une diminution du niveau général de l’emploi manufacturier, mais par une évolution dans les profils recherchés.
L’enjeu majeur en matière d’emploi :
la reconversion des compétences
Soudeurs, chauffeurs routiers, mécaniciens, ébénistes : pour certains postes, la pénurie est une réalité, plaçant les talents en position de force par rapport aux employeurs, si bien que la question des hausses de salaires pourrait bientôt se poser.
Découvrez toutes nos opportunités d’emploi dans l’Industrie :
Outre les freins structurels à l’emploi, Sylvain Menigoz et ses équipes invitent les jeunes et leurs parents à découvrir les possibilités réelles de carrière dans l’industrie ; pointant "la noblesse de ces métiers qui resteront indispensables à l’avenir, quelles que soient les évolutions du marché". En dehors des enjeux de formation initiale, qui concernent le moyen terme, il y a les besoins immédiats. Lors du lancement du "French Fab Tour", événement Bpifrance dont Manpower est le partenaire RH, la ministre de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher a insisté sur ce chiffre : 70 000 postes sont aujourd’hui vacants. Les offres existent, reste à les pourvoir.
Manpower déploie un nouveau réseau d’agences spécialisées pour répondre aux besoins de ses clients de tous secteurs, partout en France ; attirer, recruter et accompagner ces profils si prisés dans 9 spécialisations clés.
Et Manpower va plus loin en cernant plus précisément les besoins de ses clients. Ses experts identifient les compétences mobilisables, en interne et si besoin en externe ; déploient des programmes de formation, recourant pour ce faire aux dispositifs existants comme à ses propres équipes de formation. Tout cela de manière intégrée. Conclusion de Sylvain Menigoz :
L’ingénierie des compétences est pour nous un enjeu stratégique de première importance. La meilleure façon efficace et durable de répondre aux grandes mutations de l’emploi.
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